(Franceinfo) Reportage : "On doit construire des compromis" : pour les élections européennes, des "petits" partis écologistes veulent défendre une alternative à EELV

04/05/2024

Un score loin des 13,4% réalisés par Yannick Jadot en 2019 ? Marie Toussaint, tête de liste des Ecologistes-EELV, est en meeting samedi 4 mai à Bordeaux alors que sa campagne électorale peine à décoller. Elle est donnée pour l'instant en cinquième position, à 7%, dans le sondage Ipsos pour franceinfo et Le Parisien daté du 13 avril.

Les Ecologistes font face également à des listes concurrentes. Parmi ces alternatives, on retrouve Yann Wehrling, un ancien ambassadeur à l'environnement et ex-secrétaire national des Verts. Il est à la tête de la liste Écologie positive et territoires. Une liste qui se veut "plus réaliste" face aux enjeux environnementaux. "L'écologie doit construire des compromis, explique Yann Wehrling. Quand on écoute ce que dient les agriculteurs qui ont manifesté il n'y a pas longtemps, ils ne disaient pas qu'ils ne voulaient pas faire de l'écologie. Ils ne se lèvent pas tous les matins pour détruire l'environnement, ce n'est pas ça."

Les agriculteurs sont prêts à faire des efforts, mais quand certains n'arrivent même pas à vivre de leur production, ils trouvent évidemment qu'on en demande trop par moments.
Yann Wehrling, tête de liste d'Écologie positive et territoiresà franceinfo

Parmi les points de divergences, il y a par exemple le rapport au monde économique mais aussi l'usage du nucléaire. "Finalement, quand je regarde ce qui est dit par certains écologistes qui sont contre le nucléaire, ça reviendrait à couvrir le pays d'éoliennes et de photovoltaïques, affirme Yann Wehrling. Mais quid de la biodiversité et des paysages ?"

Mais pour la tête de liste d'Écologie positive et territoires, la principale fracture se situe sur la ligne politique. Il n'est pas question pour lui de rejoindre la Nupes. Il regrette que les Ecologistes soient devenus trop radicaux, trop ancrés à gauche : "Nous, on est plus pour travailler tout le monde, comme les Grünen en Allemagne, poursuit Yann Wehrling. Les Verts allemands ou autrichiens, on fait la démonstration depuis des décennies que là où ils pèsent, c'est en pouvant discuter aussi bien avec la gauche qu'avec la droite."