Favoriser l'émergence d'une Europe des Régions

20/05/2024

Le thème de l'« Europe des régions » est caricaturé par les souverainistes qui le présentent comme le détricotage des Etats, un affaiblissement de compétences réparties entre l'Union Européenne et les régions. Il s'agit là encore d'un positionnement populiste, volontairement déconnecté de la réalité de l'action de l'Union.

L'Union Européenne, pour s'attaquer à la réduction des inégalités de richesse entre Européens, c'est clairement positionnée sur le soutien aux territoires les plus en difficulté ; et elle y parvient : Aide sur les infrastructures de transports, soutien aux acteurs économiques, industrie, tourisme, aménagement rural, inclusion, insertion... En Europe, c'est par l'initiative régionale que la question de l'inégalité est traitée.

Les politiques de cohésion territoriale, via les fonds FEDER constituent un puissant levier de rattrapage pour les territoires les moins prospères. Avant-hier, le Portugal et l'Espagne. Hier et aujourd'hui, les pays de l'Est convergent progressivement vers les standards européens de prospérité. Même dans les pays dits prospères, les régions les moins avantagées font l'objet de soutiens via ces fonds.

Pour la période 2021-2027, 330 milliards d'euros sont destinés à ces politiques de cohésion. Soit, près de 20% du budget de l'Union Européenne sur cette période. Et 30% de ces dépenses doivent être consacrés à la lutte contre le réchauffement climatique

Écologie positive et Territoires partage et défend activement la vision de l'UE sur le rôle des régions dans la lutte contre les inégalités et invite la France à s'en inspirer.

Les régions et les territoires sont et seront de façon croissante, les lieux du dynamisme et des initiatives. Ils sont également le lieu de l'efficacité politique .

Selon le GIEC, 70% des politiques climatiques se jouent dans les régions et les territoires. Les scénarii de territoires ou d'économies à visée régénératives tablent sur un changement profond.

L'Europe des régions et des territoires n'est pas un danger. Elle est une chance à saisir. « La France a eu besoin d'un pouvoir fort et centralisé pour se faire, elle a aujourd'hui besoin d'un pouvoir décentralisé pour ne pas se défaire. », disait François Mitterrand.

Le modèle français malgré ses efforts de décentralisation pour rattraper son retard sur ses voisins allemands, espagnols ou même américains, est encore très éloigné d'une promesse de société qui réponde aux attentes :

  • Démocratiques : l'habitant/citoyen reste encore un simple électeur .Il n'a aucune place dans les assemblées des différents échelons territoriaux, elles même sous la coupe des Préfets.
  • De développement local : l'hypercentralisation de l'Etat a du mal à décentraliser la recherche, l'innovation et les moyens de compétitivité vers ses Régions.
  • De diversité : les revendications identitaires depuis les années 70 n'ont jamais reçu de réponses de l'Etat.

La liste Ecologie Positive et Territoires propose :

  • Que l'Etat français et ses services évoluent dans une logique d'émancipation des collectivités, en intervenant dans un esprit de coopération et non plus d'autorité et de contrôle uniquement. Le droit à l'expérimentation doit être développé pour que les collectivités territoriales puissent initier et innover, sur leur territoire, dans un autre domaine de compétence, avec d'autres collectivités, et dans un esprit de confiance avec les services de l'Etat.
  • Que les conseillers communautaires soient désormais élus au suffrage universel direct. Il n'est pas concevable que l'Agglomération XXL du Pays basque (composée de 158 communes et 232 conseillers communautaires), ou d'autres encore de même taille, ne tirent pas leur légitimité directement des habitants des territoires.
  • Que les citoyens s'emparent du débat public, débat trop souvent circonscrit aux assemblées. Le référendum local doit être un moyen de partager le pouvoir avec les citoyens. Il faut faciliter sa mise en œuvre, par la digitalisation notamment.
  • Que la Charte européenne des langues régionales et minoritaires soit enfin ratifiée par la France ; elle démontrera son attachement à ses identités régionales et donnera un cadre de stabilité aux écoles en langue régionale, qui ont besoin d'être rassurées.